Industries lourdes, Industries pétrolières Commentaires fermés sur La société pétrolière BP
En 1890, une étude menée par un géologue français atteste l’existence de vastes ressources pétrolières en Iran, pays que l’on appelle encore la Perse. L’état persan, qui voit là un moyen de renflouer ses finances, délègue à Londres un émissaire qui entre en contact avec un homme d’affaires britannique, William Knox d’Arcy, lequel a fait fortune en Australie en exploitant des mines d’or.
Après plusieurs tentatives malheureuses qui épuisent les fonds de d’Arcy, «l’or noir» jaillit en mai 1908. L’exploitation du gisement nécessite de nouveaux capitaux et conduit à la constitution de l’Anglo-Persian Oil Company, l’ancêtre de British Petroleum, première compagnie occidentale à opérer dans la région.
En 1935, la firme prend le nom d’Anglo-Iranian Company et poursuit son expansion jusqu’à exploiter 10 millions de tonnes de pétrole par an, bénéficiant ainsi d’une rente qui la place en situation de monopole. Celle-ci prend fin au début des années 1950, avec l’arrivée au pouvoir en Iran de Mossadegh.
Le nouveau Premier ministre est à l’origine d’une loi de nationalisation qui porte sur l’ensemble des ressources énergétiques du pays. L’exploitation du pétrole s’interrompt durant cinq ans, et ne reprend qu’en 1955 sous le contrôle de la Nioc, une société iranienne qui délègue l’exploitation de ses champs pétrolifères à un consortium d’entreprises étrangères dans lequel l’Anglo-Iranian Company possède 40 % des parts, les entreprises américaine (Exxon), néerlandaise (Shell) et française (Total) faisant leur entrée en Iran.
La perte de ses positions privilégiées contraint l’Anglo-Iranian Company à diversifier ses ressources, notamment vers la grande péninsule arabique.
BP est aidé en cela par l’existence de traités d’assistance liant la Grande-Bretagne au Koweït et au Yémen. L’exploitation de ces nouveaux gisements permettra à l’entreprise britannique d’approvisionner les forces alliées en essence durant la Seconde Guerre mondiale. Depuis l’après-guerre, comme l’ensemble de ses concurrents, l’Anglo-Iranian Company, renommée British Petroleum en 1954, s’efforce de maintenir ses résultats malgré les aléas politiques qui secouent cette région devenue l’eldorado du pétrole :crise de Suez en 1956, crise irakienne en 1956, rivalité irano-irakienne des années 1960, guerre des Six-Jours, nationalisations diverses, jusqu’au premier choc pétrolier de 1973.
La découverte de nouvelles sources d’approvisionnement (Afrique, Mexique, Venezuela), si elle permet de limiter ces incertitudes, ne suffit plus à compenser la contraction du marché mondial, dont les effets pèsent sur les résultats des groupes pétroliers, BP comme les autres. Particulièrement vive ces dernières années, cette contraction a conduit à une recomposition du paysage de l’industrie pétrolière qui vit, désormais, au rythme des rapprochements et des alliances.
Ainsi, la réunion des actifs de British Petroleum et d’Amoco a créé un nouveau groupe, BP-Amoco Plc., contrôlé à 60 % par la firme britannique, et qui, sur la base des chiffres de l’année 1997, devrait engendrer un chiffre d’affaires global de plus de 100 milliards de dollars avec une capitalisation boursière supérieure à 110 milliards de dollars.
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