Total, le premier groupe pétrolier français

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La compagnie pétrolière française

C’est à l’initiative du gouvernement dirigé par Raymond Poincaré, désireux de promouvoir la création d’une compagnie pétrolière nationale, qu’est né le groupe Total.

Détenue à 41 % par l’État, la Compagnie française des pétroles (CFP) est créée en 1924, suivie, en 1929, de la constitution de deux filiales: la Compagnie française de raffinage, qui compte deux usines près du Havre et sur les bords de l’étang de Berre, et la Compagnie navale des pétroles, transportant le pétrole brut du Moyen-Orient destiné aux raffineries françaises.
Constituée tardivement, notamment par rapport aux grandes compagnies américaines ou britanniques, la CFP ne dispose pas d’une production suffisante pour assurer l’indépendance du pays en matière d’approvisionnement de produits pétroliers, malgré la percée de la Compagnie au Moyen-Orient: grâce à la participation en capital qu’elle détient au sein de la Turkish Petroleum Company (aux côtés de la Standard Oil et de la Royal Dutch Shell, la CFP détient 23,75 % de TPC), elle dispose d’un accès aux gisements situés en Turquie, en Iraq (l’exploitation du gisement de Kirkuk débute en 1927) et en Iran.

Même si elle n’a pas la taille des plus grands, la CFP diversifie ses sources d’approvisionnement, notamment vers les Émirats arabes (l’entreprise est présente à Abu Dhabi en 1937), au Canada et au Sahara algérien (deux gisements découverts en 1956 à Hassi Messaoud et à Hassi R’Mel sont exploités conjointement par la CFP et l’Erap, une des entreprises à l’origine de la future société Elf-Aquitaine).

Pour commercialiser ses carburants, elle crée en 1954 la marque Total, qu’elle adopte comme dénomination sociale en 1991.

Total: premier groupe pétrolier français

En 1995, renouant avec son histoire, le groupe pétrolier est la première compagnie occidentale à avoir conclu depuis 1979, date de la révolution islamique, un contrat d’exploitation d’un gisement avec l’Iran (sur le site de Sirri, dont Total attend une production de 120 000 barils par jour).
Cette prudence occidentale s’explique par la menace de la loi d’Amato, qui, en vertu de l’embargo pratiqué contre ce pays, frappe de sanctions toute société occidentale, américaine ou non, dont les investissements en Iran excéderaient 20 millions de dollars.

Au-delà du pétrole, l’entreprise déploie ses activités dans les hydrocarbures en exploitant du gaz naturel , les techniques de forage étant communes à celles utilisées pour le pétrole , ainsi que dans la chimie spécialisée (encres, adhésifs, peintures et résines).

Comme toutes les entreprises du secteur, Total a été confronté aux fluctuations du cours du pétrole brut: après les sommets atteints au début des années 1980, consécutifs aux chocs pétroliers de 1973 et 1979, les prix, à la fin des années 1990, atteignaient leur plus bas niveau depuis dix ans.

Il devenait donc nécessaire de diversifier les activités pour répondre à des impératifs tant stratégiques ,être présent sur plusieurs marchés que financiers, et Total s’est engagé dans la voie de la pluri-activité.
Cette même stratégie a conduit à plusieurs rapprochements entre pétroliers : après la fusion de British Petroleum et d’Amoco (août 1998), puis celle d’Exxon et de Mobil (décembre 1998), le groupe français Total s’est donc allié, en 1999, avec Petrofina, une entreprise belge, pour créer TOTALFINA; ce groupe pétrolier et gazier est également un pétrochimiste de premier plan et un acteur majeur dans deux domaines de la chimie de spécialités : le caoutchouc industriel.

Poursuivant cette stratégie, le groupe Totalfina a lancé en 1999 une OPA sur le groupe ELF Aquitaine, donnant ainsi naissance au quatrième groupe pétrolier mondial, avec des réserves d’hydrocarbures d’environ 10 milliards de barils équivalent pétrole (bep) représentant 13 années de production, et une capacité de raffinage supérieure à 2,4 millions de barils par jour.

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