Progiciels : la version « bêta », une opportunité pour les entreprises

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Pour un entrepreneur, le titre pourrait ne pas manquer de saveur. Les éditeurs informatiques sont de plus en plus nombreux à proposer une version « bêta » de leurs progiciels (logiciels professionnels) aux usagers. Objectifs : coller aux « vrais besoins ».

Intégrer leur client final dans la conception même de produit. Et pour cause : disponible gratuitement avant le lancement commercial, la version « bêta », proche de la version finale, prototype du futur logiciel, est mise à la disposition du « volontaire ». Les adeptes des versions « bêtas » acquièrent le sentiment de se maintenir à la pointe du progrès. Mais les raisons réelles qu’ont les éditeurs à favoriser cette sortie non officielle restent ambiguës.

Ils souhaitent bien sûr placer les utilisateurs au coeur de la conception des logiciels : ils deviendront les consommateurs des produits testés et améliorés. Mais la séparation entre phase de conception et commercialisation s’évanouit. Auparavant, les éditeurs tentaient d’apporter des corrections une fois le logiciel mis sur le marché (mises à jour, packs, plug-in en témoignent).

Aujourd’hui, l’on passe d’une logique d’évaluation des besoins et de conception à une logique où usagers et concepteurs co-construisent les solutions informatiques. C’est ainsi que l’on voit apparaître des lancements officiels de programmes « bêtas » : la suite Office de Microsoft en est devenu l’emblème. La participation expérimentale valorise le client, autant qu’elle assure à l’éditeur un relatif succès de son produit.

En proposant ces pré-versions gratuitement, les éditeurs espèrent bien rendre accro l’usager avant de lui imposer la version payante du logiciel, une fois la date d’évaluation expirée. Un logiciel que s’approprie l’usager dans ses tâches quotidiennes s’ancre dans le besoin. L’acquisition d’une licence d’exploitation se fait alors pressante.

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